LE TRAC C’EST QUOI ? 4 ASTUCES POUR S’EN LIBÉRER !
« Combien de fois, actrice, ai-je raté une performance en perdant TOUS mes moyens ! »
Ainsi cette pièce de Patrick Braoudé, intitulée « Du ronron sur les blinis ». A l’époque Patrick était encore vétérinaire et avec l’humour qui le caractérise, avait pondu une comédie mettant en scène une bourge déjantée (moi) entraînant quatre malfrats dans un réseau très lucratif de rapt de chats de luxe.
Le clou du spectacle était le moment où la bourge sortait de son sac… un CHAT, avec un jeu de scène qui monopolisait l’attention du public durant dix bonnes minutes, car dès que vous avez un animal sur scène, c’est LUI la star, le public a les yeux braqués dessus. Cette scène du chat était l’attraction de la pièce, la « big surprise »…
Nous auditionnions dans diverses salles afin de trouver un théâtre pour nous programmer. C’était le jour J car nous présentions la pièce à la direction d’un grand théâtre parisien.
Nous démarrons la pièce et après 45 minutes de jeu sur un rythme endiablé, le dénouement arrive ! J’ouvre le grand sac pour sortir le chat mais… Oh surprise ! Il n’y était pas.
Dans l’affolement causé par mon TRAC, j’avais carrément oublié de mettre le chat dedans.
Un ange est passé, nous avons improvisé comme nous pouvions mais l’effet de la pièce était raté.
Inutile de dire que la direction n’a pas bien compris le comique de situation, attendant jusqu’au bout les effets de surprise, promis. Ils nous ont “poliment remercié” d’un air affligé.
Cette expérience m’a bien servie. J’ai mis en place un système pour ne plus jamais oublier quoi que ce soit, j’ai commencé à relativiser et surtout j’ai décidé de trouver les moyens de me « guérir » du trac.
Le trac c’est quoi ?
C’est une émotion semblable à celle de la peur qui se manifeste souvent par l’anxiété, l’angoisse à l’idée de perdre le fil, la phobie du trou de mémoire, sueur, bouffées de chaleur, jambes flageolantes, tremblements, essoufflement, pincement au cœur, envie pressante d’aller aux toilettes etc.
Les causes en sont multiples, et provient souvent de :
- La peur d’être jugé ! Cet aspect revient très souvent chez les clients que je coache sur la prise de parole en public. En effet, dès que l’on est devant un public on s’expose au regard des autres et à leur jugement. Sachez que, le premier de vos juges et le plus virulent n’est autre que … vous-même et oui ! Vous êtes souvent et sans vous en rendre compte, votre pire ennemi, alors devenez votre meilleur ami ! La solution c’est en premier lieu, d’éteindre cette petite voix, ce censeur qui jacasse dans notre tête et vient parasiter le fil de nos idées. Il faut simplement ne plus l’écouter et lui clouer le bec. Ensuite, essayez d’être bienveillant et dites-vous que vous allez donner le meilleur de vous-même dans cette allocution, conférence ou représentation, que ma foi, l’on ne peut pas plaire à tout le monde et que l’erreur est humaine. Il ne faut surtout pas se focaliser sur une faute ni pendant ni après votre intervention mais au contraire sur ce qui s’est bien déroulé.
- Soyez professionnel ! Il ne vous viendrait pas à l’idée de monter sur une scène à moitié habillé, de même vous ne pouvez prendre la parole en public en étant à moitié préparé. Plus vous aurez répété votre intervention tant sur le fond que sur la forme, plus vous aurez confiance en vous et en la qualité de votre intervention. De plus un professionnel n’est pas un critique, c’est quelqu’un qui a une attitude positive et qui porte son attention sur ce qui est réussi et a de la valeur et accorde peu d’importance aux défauts.
- Occupez l’espace ! C’est une expression bien connue du monde des artistes, qui signifie “dominer son aire de jeu”. Quelques heures ou quelques minutes avant la représentation, lorsque la salle est encore vide, J’avais observé que les grands acteurs avec qui j’ai eu la chance de jouer, se mettaient en condition en allant faire le tour du lieu. En se promenant ainsi sur la scène, dans la salle, dans les coulisses, ils se familiarisent avec le théâtre. En s’asseyant au premier rang, au milieu, au fond de la salle, les artistes prennent ainsi le point de vue des spectateurs. Vous aussi, prenez l’habitude de « prendre possession de l’espace » avant chaque prise de parole en public afin de prendre vos marques, vous familiariser avec le lieu et augmenter vos chances de vaincre le trac.
- Toujours peur ? Enfin, si malgré ces conseils vous avez toujours le trac : “aux grands maux les grands remèdes” ! J’avais discuté au salon du livre du Touquet lors de la sortie de mon livre Trac Victim avec Patrick Poivre d’Arvor. Il m’avait confié avoir réussi à vaincre le trac qui le paralysait avant le journal, en pratiquant le sport extrême, tel que le saut à l’élastique. Se jeter dans le vide et ainsi maîtriser la peur du vide et du vertige, l’avait définitivement guéri de la peur du public ( : Personnellement je n’ai pas eu à me jeter dans l’espace, ouf, car j’ai acquis le plaisir à me jeter dans dans l’arène en pratiquant les conseils ci-dessus. J’espère que comme les milliers de clients que j’ai entraîné à ces techniques vous aussi brillerez de mille feux et sans stress lors de vos interventions.
Collection personnelle de Carmela Valente
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« La différence entre le succès et l’échec est l’aptitude à communiquer clairement et avec esthétique »
Cet article est un extrait du livre “Trac Victim “ Réussir par la prise de parole en public – Les Secrets de l’Acteur au service du Manager /Copyright © 2015 Carmela Valente-Toute reproduction, même partielle, de cet ouvrage ou article est formellement interdite sans l’accord de l’auteur. Tous droits réservés pour tous pays.
Crédit photo de Carmela Valente en haut de l’article © Camille FROMENT